Histoire du Musée
Depuis sa création dans les années 1830, détruit par deux fois, le musée d’Art et d’Histoire n’a cessé de se réinventer tel un phénix. Deux cents années ont permis la constitution d’une collection pluridisciplinaire (archéologie, ethnologie, histoire, arts) qui permet de retracer l’histoire de la ville et de son territoire depuis l’Antiquité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il est aujourd’hui installé dans un bâtiment de caractère, l’ancien évêché, situé dans la vieille ville.
Ouvert à la visite de juin à septembre (4 mois par an), le musée suscite l’attachement des visiteurs en proposant une expérience de visite entre émotion et réflexion. Faisant le lien entre la grande Histoire et l’histoire locale, objets, œuvres et témoignages favorisent une connexion à nos racines et permettent de mieux comprendre l’environnement actuel de la ville et du territoire.
Sa fondation, il y a près de 180 ans, en fait l’un des plus anciens musées de l’Ouest : voici les grandes dates de l’histoire du musée d’Art et d’Histoire d’Avranches.
1835-1838 : Création du musée
Peu de temps après sa fondation en juillet 1835, la Société d’Archéologie d’Avranches initie un projet de musée voué à conserver les dons d’objets consentis par ses membres. Ouvert au public le 22 juillet 1838, ce premier musée s’installe dans le Palais épiscopal. Les collections, très hétéroclites, prennent place dans 3 salles et vont de l’histoire naturelle aux beaux-arts, en passant par l’archéologie et le lapidaire. Année après année, elles ne cessent d’être enrichies grâce la générosité des membres de la Société d’Archéologie ou de quelques notables de la ville, ou bien encore par des achats.
1839 : Le musée devient municipal
En mai 1839, le musée est cédé à la ville mais continue d’être administré par la Société d’Archéologie. À cette époque, deux conservateurs ainsi qu’un administrateur général sont nommés par la Société pour assurer la gestion du musée. En 1890, Charles Amand Fouqué, peintre et professeur de dessin au collège Littré, devient l’unique conservateur du musée.
1899 : Des efforts réduits à néant par un incendie
Malheureusement, le 15 décembre 1899, un incendie ravage le Palais épiscopal et détruit en grande partie le musée et ses collections, à l’exception du musée lapidaire. Les collections de peintures et d’arts graphiques ont été intégralement réduites en cendres. Fruit de plusieurs décennies d’acquisitions, elles comprenaient des œuvres assez remarquables, dont des dépôts du musée du Louvre.
1910 : Un nouveau départ au Jardin des plantes
Dix ans plus tard, un deuxième musée ouvre ses portes au Jardins des plantes, dans l’ancien couvent des Capucins. Henri Dalimier, conservateur récemment nommé, déploie son énergie à reconstituer une collection à la hauteur de l’ancien musée, comme en témoigne sa correspondance avec d’autres musées en vue d’obtenir des objets. C’est également à cette époque que sont consentis de la part des musées nationaux des dépôts d’œuvres venant enrichir les fonds du jeune musée.
1944 : Le musée bombardé
Pendant les combats de la Libération, Avranches paie un lourd tribut. Le musée n’échappe pas aux bombardements qui détruisent une partie de la ville, et perd à nouveau ses locaux et ses collections, comme 45 ans auparavant lors de l’incendie.
Toutefois, parmi les décombres, on retrouve quelques ensembles épargnés (quand ils n’auront pas été « visités »…). Une véritable entreprise de sauvetage débute pour extraire et tenter de répertorier ce qui peut l’être. Ces objets formeront, presque vingt ans plus tard, le point de départ à l’ouverture d’un troisième musée.
Visuel 7 Les décombres du musée bombardé en 1944
1963 : Le musée actuel, héritier d’une histoire tourmentée
Conservés provisoirement à la Mairie dans l’attente de nouveaux espaces d’exposition, les collections rejoignent progressivement le bâtiment actuel du musée à partir de 1963. Abrité dans l’ancienne Officialité, devenue prison depuis la Révolution, le musée se trouve à nouveau implanté dans l’enceinte épiscopale.
Les fonds sont reconstitués par le nouveau conservateur, Michel Delalonde, et ses successeurs, et l’accent sera mis sur les arts et traditions populaires bas-normands. La vie artistique locale se trouve également bien représentée dans les collections, grâce au peintre Albert Bergevin, qui a lui-même légué une partie de ses œuvres au musée.